Le Moulin de Cheneux à Stavelot est à Vendre

Le Moulin de Cheneux à Stavelot est à Vendre

Vestiges d'un Moulin

Des vestiges sont des relics et résidus. Si cela semble un peu triste, c'est aussi vrai que ce qui est passé est prologue.


Le Passé est Prologue

C'était un moulin.

 

Il reste au Moulin de Cheneux, des objets étroitement liés à l'histoire de cette propriété.

 

Ce sont des vestiges, des souvenirs et preuves d'un métier en voie de disparition, ou bien disparu. Des indices du patrimoine d'avant.

 

Mais comme une ancienne cravate revenue à la mode, le phoenix renait de ses cendres et étend ses ailes en s'étirant. Des raisons pour faire tomber de l'eau sur une nouvelle roue sont chuchotées dans les sapins à l'entrée du petit tunnel, et des personnes viennent ensemble pour discuter comment faire pour réouvrir ce qui est fermé dans l'arrivée des eaux.

 

Ceux qui sont experts dans les vieux moulins vont reconnaître les meules tournantes et fixes, le trou central entouré au centre de la pierre "dû stoûmak," les vannes à crémaillère, et dans "la cave," le mécanisme du bas-moulin avec son rouet ou "royen", avec ses alluchons en charme, le bas fer, l'engrenage d'angle et le hérisson. Pas loin, la baratte pour battre le beurre, mais jadis liée aussi au mécanisme par une courroie. La bascule pour peser les poids lourds (verte, derrière et à droite du mécanisme). "En haut" la potance pour pivoter et tenir la vis pour faire monter et descendre les arceaux de la pince, les bras pour entourer et déplacer une pierre de meule.

 

A l'extérieur le bief en schiste, et le petit tunnel qui alimentait ce bief autrefois. Et là, la "vanne à crémaillère n°2," pour rendre l'eau dans le canal de fuite quand besoin. A côté du chemin d'entrée, la déviation à la "vanne à crémaillère n°1," et la sortie des eaux, une fois passées en dessous du chemin. Le fossé qui commençait le canal le long du pré ..., tout ceci perdu dans les arbres, arbustres, et les années d'accumulation de tout ce qui s'accumule. Mais encore présent et simplement caché.

 

Voici quelques indices :

 

 

 

Voici "Le Chant des Moulin," une magnifique réalisation de René Bomboire sur les moulins du temps passés.

 

 

 

Il a reçu le Grand Prix du Meilleur Film
au Festival Nature de Namur en 2006.
 
Merci à ce bel artiste généreux qu'est René BOMBOIRE.
 

Sur une ancienne carte : beaucoup à apprendre !

 
Dans la galerie qui suit, trouvez plein de détails récupérés d'une ancienne carte. (Merci à M. Jean-Jacques 'tSerstevens de A.P.E.R.e de me l'avoir fornie). Une nouvelle carte l'accompagne, et permet de mieux comprendre les changements.
 
Regardez bien, et ensuite je partagerais quelques mots.
 
 
  

Une vue sur le plan cadastral de 1865, et qui impressionne par ses détails. On remarque aussi que les numéros des parcelles n'ont pas changé.

 

 

L'adresse de nos jour est toujours présentées comme "Pont de Cheneux, 10."
Mais sur la carte, "Pont du Cheneux." Et dans son discours prononcé mars 1861, Jean-Henri Dubois, en acueillant le nouveau propriétaire et meunier, Simon Seffer, inclus dans son discours, "... habitant du cheneux."

 

 

Sur plusieurs cartes postales, le pont à l'entrée de la propriété et présenté comme "Pont de la frontière." Et sur la carte pour identifier la route, d'un côté du pont, "Route prusse de Malmedy," et de l'autre "Stavelot."

 

On anticipait en construisant cette carte, l'arrivée du chemin de fer. Dans une petite boîte sur le dessus de la carte : "Modifié passage de ligne. Stavelot à frontière prusse."

 

 

On y retrouve la rivière et le canal d'arrivé, de son début au barrage '"Crête du déversoir" à 294.55 mètres d'altitude. "Seuil de la vanne de prise d'eau 294.13." Le canal de fuit, et son parcours vers les sud pour rejoindre l'Eau Rouge. Le "fond du bief sous roues," à "290.94" mètres. Des chiffres qui nous donnent une hauteur de tombé des eaux de 3,61 mètres en minimum.

 

 

Le fournil, la grange, et le moulin (devenu habitation) y sont.

Quelque chose semble manquer ...

C'est le(s) tunnel(s)! Rajoutés avec la construction du talus du chemin de fer. Le grand tunnel pour arriver à la propriété, et le petit tunnel, pour permettre au canal d'alimentation d'atteindre au bief.

 

 

Trois roues : la deuxième avec un axe un centimètre plus bas que les deux autres. Quelle précision ! (Si on peut y croire, et pourquoi pas ...). Les diamètres des roues : "2.70 ; 2.16; 2.60" mètres. "Fond du chenal sur roues 293.85" La "vanne de décharge" (vers le canal de fuite) "293.41" La "vanne ouvrière" (pour ouvrir sur les roues), "293.91".

 

Donc, voici les détailles sur la "machine" qui était l'Eau Rouge, le canal, et les 3 roues du moulin. Deux roues pour les graines de blés, et une pour le tan (tan = Écorce de chêne moulue, utilisée dans l'application des méthodes anciennes de tannage végétal). Donc, le moulin servait sans aucun doute, les tanneries de Stavelot.

 

 

Et ensuite, le tunnel apparaît sur la nouvelle carte. Et juste en amont, le petit ruisseau "Lû Rustave." (Ruy + stave en wallon = étable, donc le ruisseau des étables. On y trouve encore des étables en suivant en amont de nos jours, ce petit cours d'eau, et qui ajoute à cette confluence, au débit de l'Eau Rouge.

 

 

Et on y retrouve aussi, le barrage, les limites des terrains de la propriété, et la bâtisse du bien.

 

 

Les anciennes données, récoltées avec grand soin au 19ème siècle, nous permettent à nos jours de ressentir une certitude rassurante, sur la possibilité de faire tourner roues ou turbines, et entendre le chant du moulin.

 


13/02/2014
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